Edito du n°60 Révolution
Partie 2 - Contre le « front républicain » !
Révolution n’avait pas appelé à voter pour Chirac en 2002 (face à Le Pen père), pour Macron en 2017 (face à Le Pen fille) – et n’appelle pas à voter pour le Président sortant, dans deux semaines. Le soi-disant « front républicain », auquel nous convoquent nombre de dirigeants « de gauche », est une lamentable politique de collaboration de classes. Au lieu de mobiliser la jeunesse et les travailleurs dans une lutte sérieuse contre l’ensemble des forces réactionnaires (LREM comprise), les appels à voter Macron jettent la confusion, brouillent les lignes de classe, démobilisent notre camp – bref, renforcent nos adversaires.
Bien sûr, Marine Le Pen est une ennemie de notre classe. Son parti et sa base de soutien grouillent d’éléments ultra-réactionnaires qui rêvent de « régler leurs comptes » aux immigrés et aux militants de gauche. Derrière le masque rieur de la politicienne « apaisée », la cervelle de Marine Le Pen est truffée de préjugés racistes, sexistes, et autres déchets semi-féodaux. Mais ce qu’il y a dans sa cervelle – et dans celle de ses partisans les plus radicaux – est une chose ; autre chose est le rapport de force réel entre les classes.
Ce rapport de forces exclut totalement la possibilité d’une dictature bonapartiste, à court terme, sans parler d’un régime fasciste. A ceux qui proclament l’imminence du fascisme, rappelons qu’un tel régime signifie la destruction pure et simple de toutes les organisations du mouvement ouvrier. Pour prétendre qu’un tel danger existe, en France, il faut en observer la situation politique et sociale à partir d’une planète très éloignée de la nôtre.
Bien sûr, Marine Le Pen est une ennemie de notre classe. Son parti et sa base de soutien grouillent d’éléments ultra-réactionnaires qui rêvent de « régler leurs comptes » aux immigrés et aux militants de gauche. Derrière le masque rieur de la politicienne « apaisée », la cervelle de Marine Le Pen est truffée de préjugés racistes, sexistes, et autres déchets semi-féodaux. Mais ce qu’il y a dans sa cervelle – et dans celle de ses partisans les plus radicaux – est une chose ; autre chose est le rapport de force réel entre les classes.
Ce rapport de forces exclut totalement la possibilité d’une dictature bonapartiste, à court terme, sans parler d’un régime fasciste. A ceux qui proclament l’imminence du fascisme, rappelons qu’un tel régime signifie la destruction pure et simple de toutes les organisations du mouvement ouvrier. Pour prétendre qu’un tel danger existe, en France, il faut en observer la situation politique et sociale à partir d’une planète très éloignée de la nôtre.
Ces cinq dernières années, le mouvement des Gilets jaunes et d’autres mobilisations massives ont donné une indication de la puissance collective de notre classe, dès lors qu’elle se met en mouvement. Cette puissance collective, d’ailleurs, se serait manifestée d’une façon beaucoup plus nette si elle n’avait pas été systématiquement entravée par la passivité, la modération et les trahisons des dirigeants officiels du mouvement ouvrier, à commencer par les dirigeants syndicaux. N’oublions pas l’attitude scandaleuse de Laurent Berger (CFDT) – cet agent conscient du patronat au sein du mouvement syndical – face à l’éruption volcanique des Gilets jaunes, en 2018. Mais n’oublions, pas non plus, l’attitude à peine meilleure de Philippe Martinez (CGT) à la même époque. Le mouvement des Gilets jaunes était une mobilisation explosive et spontanée des couches les plus profondes de notre classe. Il ouvrait la possibilité de renverser le gouvernement Macron, à une condition : que les dirigeants de la gauche et du mouvement syndical saisissent cette occasion. Le moins qu’on puisse dire est qu’ils ne l’ont pas saisie. En fait, ils l’ont repoussée de toutes leurs forces.
Si Marine Le Pen remporte l’élection, elle devra tenter de faire des alliances avec une partie de la droite pour trouver une majorité à l’Assemblée nationale. En supposant qu’elle y parvienne, elle mettra à l’ordre du jour le type de politique réactionnaire dont la bourgeoisie française a besoin, une politique anti-sociale, anti-ouvrière, pro-capitaliste, une politique de contre-réformes drastiques – en un mot : une politique macroniste. Pour animer la démagogie raciste du gouvernement, elle n’aurait même pas besoin de changer l’actuel ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin : il fait parfaitement l’affaire.
L’élection de Marine Le Pen ne sonnerait pas le début d’une dictature bonapartiste. Par contre, elle parachèverait la « normalisation » de Marine Le Pen, sa transformation officielle en une banale politicienne bourgeoise qui, dans la défense des intérêts du grand patronat, est obligée de tenir compte du rapport de forces entre les classes. Elle ne jetterait pas en prison les dirigeants syndicaux ; elle les inviterait à l’Elysée pour une « Conférence sociale », comme l’a fait Macron, et leur servirait même des petits fours, comme c’est l’usage au moment de « négocier » la régression sociale avec les directions syndicales.
L’élection de Marine Le Pen ne sonnerait pas le début d’une dictature bonapartiste. Par contre, elle parachèverait la « normalisation » de Marine Le Pen, sa transformation officielle en une banale politicienne bourgeoise qui, dans la défense des intérêts du grand patronat, est obligée de tenir compte du rapport de forces entre les classes. Elle ne jetterait pas en prison les dirigeants syndicaux ; elle les inviterait à l’Elysée pour une « Conférence sociale », comme l’a fait Macron, et leur servirait même des petits fours, comme c’est l’usage au moment de « négocier » la régression sociale avec les directions syndicales.
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