Le simple fait de compter le coût de l’intervention occidentale en Afghanistan en vies militaires américaines ou britanniques constitue la preuve ultime que nous sommes une civilisation en décomposition
David Hearst
Partie 3 - Les répercussions de la défaite
C’est un désastre auquel pas moins de quatre présidents américains ont participé, un effort véritablement bipartisan. Il n’est donc pas exagéré d’affirmer que les répercussions de la défaite en Afghanistan vont bien au-delà des frontières de ce pays meurtri.
Si la défaite de l’URSS il y a 32 ans a marqué le début de la fin de l’empire soviétique et certainement de toutes les forces expéditionnaires russes jusqu’à l’envoi de troupes en Syrie en 2015, la défaite actuelle marque le début de la fin de l’empire occidental en tant qu’ordre mondial dominant sur le plan militaire et économique.
Cet ordre ne s’est pas effondré parce qu’il était confronté à des ennemis puissants. Il s’est effondré à cause de son orgueil démesuré, de son arrogance, de son incapacité à analyser et à comprendre les peuples dont il occupait le territoire. Il s’est effondré précisément au moment où aucune autre puissance ne le contestait et où il avait le monopole du recours à la force internationale.
Comme l’Union soviétique, il a implosé. Il a perdu toute confiance en lui-même et en ses dirigeants, qui ont eux-mêmes perdu tout sens de l’intérêt public en occupant des emplois lucratifs après avoir perdu le pouvoir.
Comme l’Union soviétique, il a implosé. Il a perdu toute confiance en lui-même et en ses dirigeants, qui ont eux-mêmes perdu tout sens de l’intérêt public en occupant des emplois lucratifs après avoir perdu le pouvoir.
Au pouvoir, ils ont privatisé la guerre, jusqu’à ce que l’objectif même de l’intervention perde tout son sens. La politique étrangère a été corrompue par le mercantilisme et sous-traitée à des alliés régionaux qui avaient leurs propres objectifs. Si les talibans savaient pourquoi ils se battaient, ce n’était pas le cas des Afghans qui leur faisaient face. Et encore moins des troupes que nos gouvernements ont envoyées là-bas pour combattre à leurs côtés.
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